Quartiers Libres commence par un travail de terrain dans plusieurs quartiers des 2 et 3e arrondissements de la ville de Marseille, La Joliette, Arenc, Le Panier, La Belle de Mai et Saint-Mauront.
Dans chaque quartier diverses thématiques culturelles sont interrogées par plusieurs disciplines artistiques, photographie, vidéographie, littérature, arts visuels, performance, danse... Des équipes artistiques et des plasticiens du bassin méditerranéen sont invités à confronter leurs pratiques à celles des opérateurs culturels du 2/3e dans un esprit d’ouverture et d’échanges mutuels avec les populations à partir de 2011 et jusqu’en 2015.
Quartiers Libres se concrétise par l’invention de balades et de navigations urbaines placées sous le signe des patrimoines. Patrimoine que nous envisageons non pas simplement comme ce qui se transmet mais aussi comme ce qui s’échange et ce qui bouge, du vivant donc. En outre nous considérons la marche, le pas comme un véritable dispositif qui nous semble favorable à la (re)découverte de notre environnement.
Chaque quartier investigué donnera lieu à la création d’une oeuvre, en fonction de sa démarche artistique, chaque artiste invité collaborera d’une manière ou d’une autre avec les habitants et les usagers du quartier. Afin que chaque création artistique résulte d’une somme de regards, d’expériences, de rencontres, de confrontations de savoirs et de sensibilités diverses. En tant qu'association de médiation culturelle de l'art, En Italique entretient un intérêt aussi important vis à vis des habitants ou des usagers d'un territoire que vis à vis des oeuvres, avec Quartiers Libres nous souhaitons lier la socialisation culturelle et l’expérience esthétique.
Chaque quartier investigué donnera lieu à la création d’une oeuvre, en fonction de sa démarche artistique, chaque artiste invité collaborera d’une manière ou d’une autre avec les habitants et les usagers du quartier. Afin que chaque création artistique résulte d’une somme de regards, d’expériences, de rencontres, de confrontations de savoirs et de sensibilités diverses. En tant qu'association de médiation culturelle de l'art, En Italique entretient un intérêt aussi important vis à vis des habitants ou des usagers d'un territoire que vis à vis des oeuvres, avec Quartiers Libres nous souhaitons lier la socialisation culturelle et l’expérience esthétique.
2016 : SAINT - LAZARE
DOMINIQUE CIER et DRISS AROUSSI
Driss Aroussi - Dans le corps du chantier |
Driss Aroussi -Edificio Parado 02 |
Driss Aroussi - Tenir le mur |
Driss Aroussi |
2015 : SAINT - MAURONT
DOMINIQUE CIER et DRISS AROUSSI
La proximité de la Belle de Mai avec le quartier de Saint - Mauront explique la présence comme l'effort conjugué de Driss et de Dominique pour Quartiers Libres 2015...
2014 : LA BELLE DE MAI
DOMINIQUE CIER et DRISS AROUSSI
En 2014, c'est avec le concours de Driss Aroussi et Dominique Cier que Quartiers Libres s'est développé.
Massivité J'ai commencé à faire de l'image avec un appareil digital en 2001, j'étais dans la capture de "fantômes", les traces laissées par les graffitis effacés. Ces "fantômes" peuvent prendre une forme géométrique et colorée en fonction de la quantité de peinture résistant au passage des services d’entretien de la voierie ou spécialisés dans le nettoyage de tags. Ce que je trouve intéressant, c'est l'intention des techniciens de surface à vouloir gommer les murs graffés en passant du crépi, des peintures pour façade mais créant finalement des formes picturales abstraites avec de la matière, des superpositions. Ils réalisent de façon "naïve" ces compositions picturales. |
Plus
tard, j’ai acheté mon premier appareil argentique puis je suis parti au Maroc
dans le village de Fezna (en 2003) tout près d'Erfoud. Cette province
d'Errachidia est à la frontière du désert.
Avec quelques pellicules en poche
et une expérience photographique minime, je suis allé à la rencontre des lieux
et des habitants.
..
Mes recherches questionnent l'image dans ses formes et dans
sa profondeur politique, sociale et esthétique.
D'une part il est nécessaire
de bousculer la "mécanique de fabrication" des images en poussant
dans ses derniers retranchements le programme de la black box, et d’autre part
il importe de proposer des images qui documentent notre contemporanéité.
Driss Aroussi décrit la démarche entreprise avec Quartiers Libres...
Entretenant des rapports de néophyte sur les questions de patrimoine, de conservation ou d’élaboration d’objets mémoriels, j’ai saisi l’invitation (de Laurent Cucurullo et de Gilles Suzanne) comme un moyen d’interroger le contenu de ce qui fait patrimoine et j’ai rejoint le groupe de la Coordination Patrimoines et Créations des 2-3e arrondissements.
Nous sommes un groupe de travail qui se réunit régulièrement pour discuter de différents sujets aussi hétéroclite que notre mode de fonctionnement et pour déterminer les actions à mener afin de passer des paroles aux actes, sans oublier de débattre sur les questionnements politiques qu’elles véhiculent. Petit à petit j’ai remarqué que le sujet choisi était devenu notre outil de réflexion lors de nos rencontres studieuses : La Belle de mai. Un quartier proche du centre ville tout en étant situé à l’écart des quartiers historiques qui sont à proximité du Vieux - Port pour diverses raisons, son développement historique, un manque de cohérence urbaine, une volonté politique, etc. Ce fragment de Marseille est la surface de nos réflexions. La Belle de mai ce sont des récits, des mythes ou des rumeurs, des places, des rues et surtout des personnes, toute une ville dans la ville ! Ici c’est le travail des ouvriers qui a structuré les espaces de vie. Pour réussir à m’approprier ces espaces, j’ai effectué plusieurs balades afin de mieux définir les limites de cette entreprise. Procédant habituellement de manière intuitive, je recueille d’abord plusieurs éléments disparates à partir desquels j’élabore ensuite une proposition artistique plutôt rhizomatique, essayant de cette manière de produire à la fin une forme photographique « prometteuse », même si elle se présente parfois comme étant « décousue ». Une bonne partie de mes créations traite du monde du travail, une autre de mon expérience de l’image… Je (me) représente les machines comme de véritables figures du travail, pas comme un outil qui est d’une certaine manière le prolongement du corps, j’appréhende les machines comme des automates, des formes mécanisées qui se substituent aux taches répétitives.
Le pied de cordonnier |
C’est dans cette optique que j’ai photographié une sélection de machines qui font partie des réserves du Centre de Conservation et de Ressources du MuCEM et d’autres appareils que l’on trouve encore à la Belle de mai. Ce qui m’inspire c’est justement de mettre en relation ce genre de « machine » avec celles que l’on « croise » dans les galeries de la conservation.
En menant ce genre d’exploration je me demande, au même moment, à quel point j’interroge la manière dont le processus artistique qui m’anime réussit à éprouver la vivacité de ce que l’on nomme le Patrimoine… Et comment les multiples composants du groupe de la CPC 2-3e arr. réussissent à mettre en forme des méthodes, qui ne sont pas toujours conventionnelles, pour donner une valeur partagée à ce que l’on nomme le Patrimoine ?
2013 : LE PANIER
DOMINIQUE CIER
Dominique Cier est né le 14 juin 1948 à Innsbrück (Autriche), de nationalité française. écrivain, dramaturge, scénariste et chargé de cours à l’Université d’Aix – Marseille et formateur.
Dominique
Cier s’est très tôt consacré au théâtre tout en poursuivant des études de
philosophie et de psychologie. Entre Mélitta
et La tentation du bazooka, plus
d’une quarantaine de ses pièces ont été créées en France ou à l’étranger. Il
est également romancier et scénariste. Il s’intéresse à l’histoire et plus particulièrement
à la mémoire de l’esclavage et du colonialisme, à l’immigration et à
l’existence que mènent aujourd’hui les exclus de toutes origines. En
témoignent, entre autres, Les soldats de
Dieu, Emmaüs sauce piquante, Les Sans, la rafle du 21bis et Squat.
Ses personnages sont emportés dans le torrent de l’histoire et confrontés à
l’injustice et aux difficultés quotidiennes. Entre espoir et insurrection, les
fantasmes, les tourments, la révolte, les mensonges et les secrets de ces
exclus, chômeurs, clandestins ou demandeurs d’asile politique, sont aussi ceux
d’un pays et d’un continent où la lutte pour la survie dresse les individus les
uns contre les autres, ravage les familles, pulvérise les solidarités et brise
les règles les plus intimes. Meurtries d’être transplantées dans un univers
étranger et hostile, ces vies s’entrecroisent, se cherchent et se perdent mais
elles s’accrochent comme elles peuvent pour ne pas sombrer. Elles traversent
sans doute des épreuves effroyables, mais elles y puisent parfois la force
d’accomplir de véritables exploits.
Dominique
Cier intervient en collaboration avec d’autres artistes ou des associations
dans les quartiers défavorisés, il est par ailleurs formateur et il anime de
nombreux ateliers d’écriture.
Dominique Cier |
CRISTINA LUCAS
Cristina Lucas est née en 1973 à Jaén en Espagne, elle vit à Madrid. Étant intéressée par les mécanismes du pouvoir ses œuvres sont construites à
partir de l'analyse attentive des principales structures politiques comme
l'État ou la religion qu'elle dissèque afin de faire apparaître les
contradictions qui existent entre les histoires officielles, l'histoire réelle
et la mémoire collective.
Ces écarts prennent parfois la forme d'une comédie
tragique, montrant que dans certains cas, l'ironie est le seul moyen qu'à l'art
d'être politiquement efficace. Son travail s'étend également à d'autres
territoires comme l'analyse des conventions sociales et des comportements
personnels, qu'elle considère comme la première manifestation du micro-politique.
Son œuvre comprend des vidéos, des installations, des performances, des
photographies, des dessins, des animations 3D, etc.
Pantone - 500 + 2007, est une animation 2D de quarante et une minutes, le temps nécessaire au développement d'une planisphère colorée qui commence en -500 ans avant J.C. pour se terminer en 2007 au rythme d'une année par seconde. Chaque zone colorée représente une situation géopolitique à un moment précis : guerres, invasions, expansions, etc. En donnant une forme aux mouvements des frontières et aux fragmentations des territoires l'œuvre souligne la fluctuation des relations et des notions qui font de l'ami ou du voisin d'hier, l'ennemi d'aujourd'hui...
Le terme Pantone, désigne un système de référencement international des couleurs par des nombres, utilisé notamment dans le graphisme et l'imprimerie. Cristina Lucas accompagne dans la mesure du possible la présentation de cette œuvre par des interventions d'historiens. Cette œuvre a été acquise
par le Centre Pompidou en 2008, elle a fait aussi l'objet d'une performance.
Dans la vidéo
Más luz, Cristina Lucas
témoigne de sa visite aux confesseurs de trois églises de Madrid. Faignant
d’être tiraillée par le dilemme d’être à la fois artiste et catholique, elle interroge
subrepticement les prêtres, les questionnant sur le mépris absolu qu’a l’Église
catholique pour l’art contemporain. Le film offre un point de vue rare sur le
manque de réflexion presque complet qu’a l’Église à ce sujet. Ils n’arrivent
pas à percevoir la stérilité culturelle comme un symptôme de son obsolescence.
Dans la vidéo
Habla, elle met en scène
une action dans un décor onirique où elle brandit un marteau qu’elle utilise
pour détruire une énorme statue de Moïse. À chaque coup de marteau, l’artiste
interpelle le prophète des trois religions monothéistes, lui intimant l’ordre
de se défendre : « ¡ Habla ! » (Parle !). Lucas s’attaque à coups de marteau à une
figure qui véhicule un archétype de l’ordre social catholique (Les Dix
Commandements). C’est une tentative symbolique pour abolir l’héritage religieux
tout entier, héritage sous la pression duquel nous travaillons et qui demeure un
pilier de la hiérarchie sexuelle. Les Écritures ne s’expriment-elles pas toujours
dans la perspective du mâle dominant avec la trinité masculinisante du Père, du
Fils et du Saint-Esprit ?
Habla, vidéo, 7min. 16/9, 2008 |
2012 : LA JOLIETTE ET ARENC
ALFONS ALT
Alfons Alt est né le 29 septembre 1962 à Illertissen, en Bavière d'une lignée séculaire d'artisans-ébénistes. Il se forme aux procédés anciens chez Jean-Pierre et Claudine Sudre. Ensuite chez Jordi Guillumet à Barcelone. À partir de 1993 il installe et met au point à Marseille un atelier expérimental sur les procédés alternatifs en tant que résident de la Friche de la Belle de Mai à Marseille. Photographe et coloriste, alto typiste, passionné par le monde des archaïsmes et la mémoire, normal avec un nom qui signifie vieux en allemand.
Alfons Alt |
Dans l'atelier d'Alfons Alt |
À partir de 1988 il réalise de nombreuses expositions collectives et personnelles en France (Arles, Rennes, Marseille, Martigues, Verdun, Avignon, Lille, Paris), en Espagne (Valence, Barcelone, Institut Français de Madrid), au Portugal (Biennale des jeunes créateurs méditerranéens à Lisbonne), en Egypte (Festival d'Alexandrie), en Allemagne (Munich, Cologne, Siegen) et en Belgique (Bruxelles). Il publie plusieurs ouvrages sur Zingaro et des livres d'artistes aux éditions de la Galerie Marina ainsi que "Bestiaire", puis "Bestiae" aux éditions Actes Sud. En 2000, les éditions "Images en Manœuvre" publient "5, ou le taureau et les cardinaux".
Prix et récompenses : en 2000, il reçoit le European Publisher's Award for Photography. En 2001, il commence un partenariat avec Leica. Nombre de ses œuvres ont ét é acquises par Dexia, le FRAC Basse Normandie, les Arthothèques d'Arles et Miramas, la Collection Polaroïd à Amsterdam, le Centre Mondial de la Paix à Verdun, le Théâtre des Salins et le Musée Ziem à Martigues. Acquisitions également du Musée d'Aurillac, de l'École Nationale Vétérinaire à Maisons-Alfort, du Musée d'Ulm. Il est présent dans des collections privées en Allemagne, Autriche, Belgique, Cuba, Espagne, Égypte, France, Italie, Japon, Pays-Bas, Portugal, Suisse, USA et au Mexique. Depuis 1999, il est membre actif de Paleo Psycho Pop (Réseau européen d'artistes visuels) et membre fondateur de la FIUWAC collection (Free International University World Art Collection). La FIUWAC est soutenue par la TRIODOS Bank (Banque anthroposophique).
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Photographie, Alfons Alt |
Photographie, Alfons Alt |